Les Assises de l’école maternelle ont eu lieu le 27 et 28 Mars 2018. Le but était de réunir des professionnels de l’éducation, de la petite enfance, afin de discuter, débattre des différents sujets concernant l’école maternelle. Le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, mais aussi de Boris Cyrulnik neuropsychiatre spécialisé renommé, participaient à ces assises.
Il n’y a pas, à ce jour, de projet de loi en ce qui concerne l’école obligatoire à 3 ans. Néanmoins, Emmanuel Macron a annoncé qu’il souhaite une instruction obligatoire dès 3 ans.
Aujourd’hui la loi dit :
L’article L131-1 du Code de l’éducation impose une obligation d’instruction des enfants dont l’âge est compris entre 6 et 16 ans. L’instruction des enfants de moins de 6 ans n’est donc pas obligatoire en France.
Par conséquent, les parents d’un enfant de 3, 4 ou 5 ans n’ont pas l’obligation d’inscrire celui-ci à l’école maternelle même si, en pratique, la quasi-totalité en fait le choix. Aujourd’hui 97% des enfants sont inscrits en maternelle dès 3 ans.
Francette Popineau, à la tête du Snuipp-FSU, premier syndicat dans l’enseignement français ne se considère ni pour ni contre mais demande à voir les mesures, notamment en termes d’investissement de la part du gouvernement. L’Association des maires de France (AMF) y est favorable, « sous réserve que cette décision de l’Etat n’entraîne aucun surcoût pour les communes et que les postes d’enseignants nécessaires soient créés »
Les Assises de l’école maternelle ont souhaité aborder la question du numérique, et notamment « prévenir les risques liés aux écrans ».
Citations
« l’abus d’écrans a un impact sur la qualité de sommeil ou la concentration des enfants ». Et il peut altérer leurs performances de langage comme le précise le neuropsychiatre. « Plus l’enfant est petit, plus c’est grave, mais plus c’est récupérable dès lors que la situation change. L’école maternelle doit donc participer à la prévention contre l’utilisation abusive des écrans notamment avant l’âge de 7 ans.”
JEAN-MICHEL BLANQUER, Ministre de l’éducation nationale
En Europe, aucun pays n’impose l’école à 3 ans. Comme la majorité des parents en France opte pour l’inscription en maternelle dès 3 ans, ce choix d’obligation d’instruction dès 3 ans, concerne 26 000 enfants, principalement basés sur Mayotte et en Guyane. Ce choix est donc symbolique, mais a un objectif : reconnaître l’importance de l’école maternelle dans le système éducatif.
Les bénéficiaires d’une telle loi :
- 800 emplois seront créés pour accompagner l’obligation d’instruction dès 3 ans
- 26 000 enfants concernés.
- Les écoles maternelles privées. Aujourd’hui la municipalité à l’obligation de financer les écoles privées élémentaires au même titre que les écoles publiques. Cependant cette obligation n’impacte pas les écoles maternelles (étant facultatives). Avec cette obligation d’instruction dès 3 ans, les écoles maternelles privées recevront donc cette participation financière.
Les points de vigilance
- Les syndicats d’enseignants demandent à voir les procédures mises en place pour faciliter ce changement.
- En ce qui concerne l’instruction à la maison, les parents devront faire la même demande qu’à 6 ans, avec une déclaration préalable.
- Les ATSEM (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) pourront potentiellement voir leur charge de travail augmentée. Ils sont recrutés par la commune et non pas l’éducation nationale. Le budget sera alors peut-être impacté. Les 800 emplois d’accompagnement n’absorberont peut être pas toute la charge de travail.
- La participation financière de la municipalité aux écoles maternelles privées
Références
- Assises des écoles maternelles : le programme
- Pour l’AMF, la réforme de l’école maternelle ne doit pas se faire aux frais des communes
- Les jeunes enfants et les écrans : quelle prévention mettre en place ?
- Tableau comparatif : d’âge d’entrée à l’école en Europe
- L’instruction obligatoire à 3 ans
- L’instruction obligatoire à 3 ans : un cadeau pour les écoles privées.